Malgré les espoirs suscités par la fin de la guerre froide, le monde est toujours déchiré par de nombreuses crises tant politiques que naturelles. Un premier bilan, établit au milieu des années 1990, soulignait un certain nombre de points :

  • La complexité et la diversité des crises semblent avoir eu raison du modèle linéaire d’interprétation des sorties de crise (continuum) qui prédominait jusqu’alors.
  • L’idée de la stabilité d’un monde apaisé s’est révélée utopique. Les programmes d’aide sont de plus en plus confrontés aux crises et à la turbulence, interpellant ainsi le monde du développement. La complexité des processus de sorties de crise et la tendance de ces dernières à perdurer remettent en question les pratiques classiques des urgentistes et des bailleurs de fonds.
  • Le développement continue de générer ou de laisser se développer des inégalités et des injustices porteuses de conflits tandis que l’équation « développement = libéralisation des échanges = paix » ne démontre ni sa pertinence opérationnelle ni sa capacité à limiter la dégradation des conditions de vie des populations de différentes zones du globe.
  • La perpétuation et la multiplication des conflits révèlent les difficultés rencontrées par les modèles classiques de gestion des crises.
  • Face au modèle du contiguum, les stratégies de soutien à la résilience des populations sont fragilisées par les cloisonnements méthodologiques et administratifs.

Tout cela interroge directement les méthodes de travail, les objectifs et les enjeux des projets de développement et des programmes humanitaires, ainsi que leurs liens, à la lumière des évolutions des dernières années. Ces UAH ont porté plus particulièrement sur deux temps liés à la crise : l’entrée et la sortie de crise, en s’attachant aux enjeux de la protection des populations civiles et de la sécurité des acteurs de l’aide.

Elles ont regroupé environ 70 représentants d’acteurs humanitaires et de développement, des bailleurs de fonds, des universitaires et plusieurs indépendants. Les organismes suivants étaient représentés : Région Rhône-Alpes / MAE / JICA / Projet Sphère / CICR / Coordination Sud / Programme NOHA UCL / CAM / Columbia University / CESH / CNEARC / MDM / Handicap International / Solidarités / VSF-CICDA / GREF / AFD / Université d’Evry / Oxfam Sol. Belgique / Institut International de Droit Humanitaire / Association internationale de la médecine des catastrophes / ReMeD / Norwegian Refugee Council / Ingénieur Sans Frontière / Pharmaciens sans frontière / GRIP / Institut Français de Géopolitique.

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