Pour rappel, le projet Sigmah est une réponse à une demande formulée par le secteur, issue d’un diagnostic affiné auprès des principales ONG françaises. Il a donné naissance au logiciel libre de gestion de l’information des projets d’aide internationale portant le même nom.

Du besoin de faire le point sur le projet

Le logiciel libre Sigmah est le produit d’un projet participatif porté par un groupe d’organisations du secteur. Depuis le lancement du projet, ces organisations s’appuient sur l’expertise du Groupe URD et de ses partenaires professionnels ou volontaires pour développer et étoffer le logiciel en réponse aux besoins exprimés, et mettre à disposition de tous ce bien commun d’intérêt général.

Comme pour toute innovation, il a fallu prendre des risques, investir, promouvoir, mobiliser, réévaluer, faire face à des imprévus, difficultés, etc. C’est dans cette perspective de projet d’innovation que cette évaluation a été réalisée, pour mettre à plat les forces et faiblesses non seulement du logiciel mais aussi du projet qui le porte, afin d’appréhender certaines difficultés structurelles rencontrées. Pour l’apprentissage du secteur et en cohérence avec ce qu’il promeut lorsqu’il est lui-même évaluateur, le Groupe URD aujourd’hui évalué souhaite partager les questionnements et perspectives issus de ce travail.

Une évaluation qui ouvre des pistes pour l’avenir

Comme pour toute évaluation, des éléments négatifs et positifs ont été mis en lumière. Cela donne le recul nécessaire à une prise de décision stratégique. S’il est clair que des modifications structurantes doivent être apportées pour garantir un développement pérenne et plus efficace du projet, cette évaluation nous a permis de mieux identifier certaines difficultés rencontrées et ainsi nous renforcer pour continuer à bâtir sur la confiance investie par les partenaires et utilisateurs.

Concernant le logiciel, l’évaluation a questionné un projet peut-être trop ambitieux à l’origine, qui aurait aujourd’hui intérêt à revoir son périmètre et se reconcentrer sur des fonctionnalités prioritaires à déterminer avec les utilisateurs. En termes de processus d’adoption, une totale implication des équipes terrain, dès le début des discussions de paramétrage au sein des organisations adoptantes, sera sans doute aussi une clé pour tendre vers une meilleure appropriation par l’ensemble des utilisateurs visés.

La gouvernance et le modèle économique seront eux aussi à préciser, afin de transférer, à moyen terme, les responsabilités techniques de ce projet à d’autres organismes dont c‘est le cœur de métier. Cela permettrait de soulager le Groupe URD qui porte aujourd’hui le projet au prix d’investissements humains et financiers qui deviennent difficiles. De plus, la qualité de la relation professionnelle établie entre le Groupe URD et les ONG partenaires étant ressortie comme une grande force dans cette évaluation, il pourrait se recentrer autour de l’accompagnement des organisations et du conseil qualité.

Afin d’avancer rapidement sur tous ces sujets, le Groupe URD continue donc d’animer le projet et réunira dès la fin du mois les membres de la coopérative de pilotage pour proposer un plan d’action à court, moyen et long terme. Une consultation de toutes les organisations utilisatrices de Sigmah sera aussi rapidement mise en place pour répondre à l’attente exprimée de simplifier le logiciel. Une étude visant à définir une stratégie partenariale de pérennisation et un nouveau modèle économique va aussi être lancée très rapidement en continuation des résultats de l’évaluation, grâce à l’appui financier de l’Organisation Internationale de la Francophonie.