Auteur(s)

François Grünewald

Syrie, Irak, Ebola, Gaza, Mali, les crises et les drames qui les accompagnent se sont multipliés de façon vertigineuse au cours de ces derniers mois…. Le secteur humanitaire est plus que jamais sous tension. Si la litanie des drames en cours nous pousse toujours plus à réfléchir sur la qualité des interventions d’assistance et de protection des populations civiles, elle interroge aussi sur les capacités et le rôle d’un secteur toujours plus vital, toujours plus en danger.

Ceci nous a conduits à un numéro d’Humanitaires en Mouvement assez éclectique, qui tente de balayer large. Réaffirmer l’importance du respect du DIH, mais aussi de la compréhension de la complexité des situations et de la « turbulence qui vient » sont autant d’appels à l’intelligence collective. Les dix dernières années ont vu émerger des périls sanitaires de grandes ampleurs. La crise de l’Ebola en cours montre combien nos sociétés sont devenues plus vulnérables, mais aussi plus réactives, et teste notre capacité collective, avec son risque de débordement sur le reste du monde.

Comment gérer cette turbulence et cette violence qui semblent s’inscrire comme facteur clé du futur ? Comment rendre les sociétés plus résilientes avec la redéfinition du Cadre d’Action de Hyōgo (Sendai, mars 2015) et la COP21 (Paris 2015) où l’on espère un accord global sur le climat ? Comment repenser le secteur humanitaire du futur, tel que le Sommet Mondial de l’Humanitaire de 2016 nous invite à le faire ? Les articles suivants, rédigés par des acteurs humanitaires et des acteurs de la recherche opérationnelle, tentent de contribuer à ces réflexions globales à partir de leurs pratiques et des analyses du terrain.