Auteur(s)

François Grünewald

Les défis qui attendent la nouvelle coordinatrice humanitaire des Nations unies

Madame Valérie Amos vient de prendre son poste à New York comme Coordinatrice des Secours d’Urgence de l’ONU. Femme réputée courageuse, apportant son vécu de la diversité, Mme Amos arrive à un moment crucial pour l’aide humanitaire.
L’OTAN et l’Union européenne cherchent de plus en plus à intégrer l’aide humanitaire dans leurs agendas stratégiques. Les missions intégrées de l’ONU vont dans la même direction. « Bunkerisé », militarisé, politisé, l’humanitaire devient un élément de gestion de crise et risque de perdre les caractéristiques qui permettent aux victimes d’accéder à l’aide et à la protection. La défense de cet espace humanitaire sera le premier grand défi pour Mme Amos.
Si l’ONU joue un rôle important dans l’humanitaire, il importe de « dé-ONU-iser » ce dernier. Acteurs nationaux, ONG et Mouvement international de la Croix-Rouge se sentent, au mieux négligés, au pire instrumentalisés par l’ONU et ses agences. Mme Amos, présidente du Comité permanent inter-agences (IASC), devra faire montre d’une forte sensibilité pour éviter tensions et scissions. Dès qu’il y a des problèmes de sécurité, l’ONU est paralysée. Les ONG et le CICR, sont en première ligne ! Respecter et préserver la diversité du monde humanitaire constitueront un second défi.
Il faudra aussi sortir de l’impasse où mènent les approches standardisées et revenir à la complexité du monde. Il n’y a pas de « best practices », mais des « good practices » liées à des contextes spécifiques. Mme Amos devra penser « en dehors de la boite ». Sur ces grands défis, le Groupe URD est mobilisé depuis longtemps et se tient prêt y à contribuer.