En 2013, lors de la revue par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE de la politique de coopération au développement de la France, l’actualisation de la stratégie française sur les États fragiles (2007) a été recommandée. Le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID), réuni le 30 novembre 2016, a ensuite acté que le gouvernement français réviserait cette stratégie en 2017.

C’est dans ce cadre et afin d’améliorer l’efficacité de son aide tout en tenant compte des évolutions doctrinales, institutionnelles et opérationnelles récentes, et des besoins croissants de redevabilité, qu’a été entreprise la refonte de la stratégie française de réponse aux situations de fragilité.

 

Doc stratégie

 

Un travail de recherche en appui à cette réflexion stratégique a ainsi été confié au Groupe URD. Après une phase de revue documentaire, le Groupe URD a réalisé des entretiens à Paris ainsi que des missions à New-York, à Washington, en Guinée, au Tchad, en Colombie et au Népal auprès des acteurs de l’équipe France et de ses partenaires internationaux. Le Groupe URD a ensuite animé une série d’ateliers multi-acteurs pour appuyer le processus de rédaction de la Stratégie. Il a travaillé sous les auspices d’un comité de pilotage composé de la Direction du développement durable (DDD), du Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et de l’Agence française de développement (AFD, Cellule Crises & Conflits), coordonné par la mission de la gouvernance démocratique (DDD/GOUV). Le processus global a fonctionné sous le contrôle d’un Comité interministériel élargi, réunissant les ministères des Armées, de l’Intérieur, de la Justice, de la Santé, etc.

L’originalité de cette stratégie est qu’elle promeut une approche beaucoup plus dynamique centrée sur le concept de « fragilisation » plutôt que de « fragilité » et donne une importance renforcée aux enjeux de détection des risques, de prévention et d’action rapide. Elle souligne également les enjeux du « multi-acteurs » (tant en interne en France qu’avec les partenaires clés que sont l’Union européenne, les Nations unies, mais aussi le monde de la connaissance (universités, think tanks) tous nécessaires pour opérer dans ces contextes.