Les actualités récentes du projet

Depuis mai 2021, le Groupe URD contribue en tant que partenaire d’apprentissage au projet Nex’Eau, mené en consortium avec Solidarités International, chef de file, et le Gret, au Nord du Burkina Faso. Ce projet de deux ans a pour principal objectif de renforcer la résilience des services publics d’eau potable en contexte de crise, dans les centres urbains et communes d’accueil de déplacés internes au Burkina Faso.

Le Groupe URD vient de terminer la première recherche opérationnelle « Déplacés au Burkina Faso : comment les prendre en compte dans la planification des services d’eau potable ? Cas des communes de Ouahigouya et Kongoussi ». Pour cela, il est apparu nécessaire de mieux comprendre les différentes représentations sociales qu’ont les acteurs des personnes déplacées, de caractériser les effets induits par leur présence et de proposer des solutions contextuelles adaptées dans la planification des services publics d’eau potable dans les zones d’intervention du projet Nex’Eau.

 

En effet, les déplacés les plus vulnérables, résidant dans les SAT (Sites d’Accueil Temporaires), sont parfois perçus comme menaçants et sont confrontés à des formes de discrimination voire à des attaques. Principaux bénéficiaires de l’aide internationale, ils essaient aussi de s’auto-organiser. De leur côté, les populations hôtes rencontrent aussi d’importantes difficultés économiques tout en faisant preuve d’une remarquable hospitalité. Ces déplacements de population constituent de véritables chocs démographiques auxquels les services publics d’eau potable n’étaient pas préparés et la production en eau s’avère largement insuffisante, générant de plus en plus de tensions au sein de la population. Usagers et gestionnaires mettent en place des stratégies individuelles pour parvenir à répondre aux besoins en eau mais dans certaines zones, la ressource en eau s’épuise inexorablement. Cette menace devrait amener les services d’eau potable et les autorités à repenser plus globalement l’aménagement des territoires et leurs capacités d’accueil […]

Cette première recherche a également fait émerger une préoccupation croissante vis-à-vis des modèles financiers des services publics d’eau potable. En effet, comment assurer un recouvrement efficient, juste et durable des services publics d’eau potable dans un contexte de pauvreté croissante et de crise humanitaire ? Cette problématique fait l’objet de la deuxième recherche en cours.

 

Malgré un contexte difficile, les activités se poursuivent

En dépit de la crise sécuritaire et politique actuelle (un deuxième coup d’État a eu lien fin septembre 2022, huit mois après le premier, tandis que les groupes armés contrôlent près de 40% du territoire burkinabé), le projet Nex’Eau se poursuit : plusieurs chantiers d’infrastructures sont en cours pour augmenter la production en eau dans les zones d’accueil de déplacés et améliorer l’autonomie énergétique des réseaux d’eau. Par ailleurs, des plans de renforcement de capacités des communes d’intervention et de l’ONEA ont été développés et des schémas directeurs d’urgence concertés (SDUC), qui permettront aux communes de mieux assurer la gestion de l’eau dans le contexte de crise actuel, sont en cours d’élaboration.

Comme souligné dans la deuxième évaluation itérative avec mini-séminaire (EIMS 2), par son approche nexus et son articulation avec les acteurs et politiques de l’eau burkinabé, la pertinence et la cohérence du projet ne sont plus à démontrer.