En 2011, la faible et mauvaise répartition des pluies a eu pour conséquence une forte diminution de la production agricole ainsi que des ressources pastorales dans la bande Sahélienne. Par ailleurs, la hausse des prix et les différentes crises dans la région ont accru la pression sur ces ressources déjà faibles, conduisant à une véritable crise alimentaire et nutritionnelle annoncée.

Face à la gravité de la situation, les institutions internationales appellent à une mobilisation massive. Mme Kristalina Georgieva, Commissaire européenne aux affaires humanitaires qui a effectué une visite au Tchad et au Niger en janvier dernier, a annoncé une mise à disposition de 30 millions d’euros supplémentaires dans la région pour endiguer la crise. Madame Catherine Bragg, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordinatrice adjointe des secours d’urgence pour les Nations unies a également fait état de la gravité de la situation dans un communiqué de presse datant du 14 février à New York et a appelé les bailleurs à financer une intervention en urgence. Le 15 février, les agences de Nations unies, USAID et la Commission européenne ont aussi publié une déclaration conjointe pour appeler à une action urgente et concertée dans la bande Sahélienne de l’Afrique de l’Ouest.

Si elle doit absolument être traitée en urgence, cette crise n’en reste pas moins une problématique récurrente au Sahel, qui connait des situations similaires depuis plusieurs décennies. La réponse implique donc une prise en compte simultanée des besoins urgents et des besoins à plus long terme des populations.

Afin de tirer profit des expériences passées dans les différents pays de la bande sahélienne, notamment au Tchad, et de renforcer le lien avec les réunions sectorielles régionales, le Groupe URD a organisé une conférence le mercredi 21 mars 2012 à N’Djamena, dans le cadre de l’Observatoire des Pratiques de l’Aide au Tchad, financé par la DG ECHO.

La conférence a rassemblé des spécialistes de la zone Sahélienne et des questions de sécurité alimentaire en zone pastorale et agro-pastorale. Le partage de leurs expériences alimenté par la diversité des échanges avec les acteurs impliqués dans la réponse à la crise au Tchad permis de tirer des leçons directement adaptées au contexte.