Au fil des années, le terme de qualité a acquis pour certain.e.s une connotation négative : en étant essentiellement perçue à l’heure actuelle comme une exigence de conformité-bailleurs, il peut s’apparenter à une vision technocratique et à la « sur-standardisation » du secteur. Cette notion s’est aussi progressivement diluée à mesure qu’ont émergé de nouveaux enjeux majeurs comme la localisation et la prise en compte de l’environnement. Pour autant, la qualité de l’aide demeure une demande constante des acteurs de la solidarité internationale, des bailleurs de fonds mais aussi (voire surtout) des populations, et il convient aujourd’hui de s’interroger sur sa signification et son opérationnalisation.

Dans ce contexte, comment redonner du sens à la notion de qualité ? Peut-on continuer à rendre sophistiquée cette notion quand le système international de l’aide ne peut plus répondre à l’ampleur des besoins des populations ? Qui est légitime pour définir ce qui constitue la qualité de l’aide ? Les bailleurs de fonds ? Les acteurs de l’aide ? Les populations ? Les États ? Comment redessiner les contours de la qualité et enfin accorder une place proéminente aux populations affectées et aux acteurs locaux ? Dans un système qui se tourne de plus en plus vers le « local », peut-on encore ignorer les visions alternatives de la qualité ?

Voilà quelques-unes des questions auxquelles le Groupe URD souhaite vous inviter à réfléchir pour cette 15e édition des Universités d’Automne de l’Humanitaire (UAH).

Les intervenants*

  • Véronique de Geoffroy, Directrice générale du Groupe URD
  • Patrick Iribarne, Directeur associé Strateis – à distance 
  • Karine Meaux, Responsable du département Solidarités internationales à la Fondation de France
  • Aline Hubert, Référente Environnement au Groupe URD
  • Erwan Chapuis, Directeur des partenariats et relations publiques, Nutriset – à distance 
  • Pierre Hauselmann, Associé Pi Ethics and Compliance, Ex-Directeur HQAI
  • Marie Faou, Référente Qualité & Redevabilité au Groupe URD
  • Carolyn Meyer, Responsable Programme, Ground Truth Solutions
  • Laura Mosberg, Spécialiste MEAL, Humanité & Inclusion
  • Johanna Baché, Animatrice du Réseau Solidarités Locales au Groupe URD
  • Habyba Samira, Association de Jeunes au Cameroun, partenaire de mise en œuvre du projet RESILAC – à distance 
  • Patrice BENDOUNGA, Coordinateur National RESILAC (Cameroun), ACF – à distance 
  • Bonaventure Gbétoho Sokpoh, Senior Advisor on CHS and Outreach, CHS Alliance
  • François Grünewald, Directeur Veille & prospective du Groupe URD
  • Nathalie Chrin, membre de la diaspora ukrainienne
  • Virginie Brision, référente veille, système et analyse des situations d’urgence, ACF
* Par ordre d’apparition dans le programme

QUALITÉ & POPULATIONS AFFECTÉES

Comment parvenir enfin à donner une place significative aux populations affectées dans l’assistance qui leur est apportée ? Comment s’assurer que cette aide reste pertinente et agile aux besoins et attentes de ces populations et aux évolutions du contexte ? Comment faire en sorte que la qualité n’appréhende pas uniquement les populations affectées sous le prisme passif de bénéficiaires mais les intègre comme de véritables acteurs de la réponse ? Comment passer d’une vision de la qualité « bailleurs » à une vision de la qualité intégrant véritablement les retours des bénéficiaires ?

 

QUALITÉ & ACTEURS LOCAUX

Comment s’assurer de l’accès aux normes et standards qualité internationaux par les acteurs dits « du Sud » sans les transformer en « clones » des ONG internationales ? Quelle posture adopter vis-à-vis de la qualité et de la redevabilité dans le cadre de partenariats, formels et informels, avec des acteurs locaux ? Comment prendre en compte et reconnaître des visions alternatives de la qualité dans un système conventionnel de l’aide (sur)-structuré et standardisé ?

 

QUALITÉ, PRINCIPES HUMANITAIRES & ÉQUITÉ

Dans quelles mesures les principes humanitaires constituent-ils toujours des « guides pour l’action » pertinents pour les acteurs de l’aide ? Quelles sont leurs limites et dans quelles situations peuvent-ils être remis en cause ? Dans quelles mesures d’autres notions émergentes comme l’équité peuvent-elles permettre de répondre à certaines limites de ces principes ? Quel est le lien entre principes humanitaires, équité et qualité, et dans quelles mesures ces notions peuvent-elles se renforcer mutuellement ?

Universitaires, acteurs de la société civile, de l’humanitaire ou du développement, nous vous invitons à venir partager vos questionnements et réflexions afin de redéfinir, ensemble, les contours de la notion de qualité. Durant deux jours, des témoignages d’intervenants de différents pays et de différents secteurs donneront à voir la diversité des visions de la qualité et nourriront, par des exemples concrets, la réflexion sur la place à accorder aux populations, et aux acteurs nationaux et locaux.

Les échanges et discussions auront notamment vocation à nourrir la révision de la Norme humanitaire fondamentale (Core Humanitarian Standard – CHS) et un temps de travail collectif sera proposé à cet effet.

Réalisé dans le cadre du projet « Apprendre et innover face aux crises », avec le soutien de l’Agence française de développement, la Fondation de France, la Région Auvergne-Rhônes-Alpes & la Principauté de Monaco.