Auteur(s)

Jean-Luc Poncelet

Cet article trouve son origine dans les recherches réalisées au sein de l’Observatoire COVID-19[1] mis en place par le Groupe URD et les conclusions des Universités d’automne de l’humanitaire. Il essaie d’identifier quelques-uns des principaux facteurs qui font perdurer la crise et ses effets pervers aux quatre coins de la planète, l’objectif n’étant pas bien sûr d’arrêter la pandémie mais de mieux la contrôler en transformant la gestion de crise en une gestion prédictive.

Douze mois après le début de l’épidémie de COVID-19[2], l’isolement de centaines de millions de personnes et l’investissement de milliards de dollars dans la réponse[3] [4], nous aurions pu espérer voir un début de sortie de crise, au moins dans les pays du Nord a priori avantagés par leurs plus grandes ressources financières et matérielles. Pourtant, le nombre de pays confinant à nouveau leurs populations aujourd’hui indique le contraire. Le COVID-19 reste quotidiennement à la une des journaux, les controverses continuent d’animer réseaux sociaux et médias en tous genres, et les décisions gouvernementales de la plupart des pays changent continuellement. Un vrai désastre pour beaucoup… Aussi, face à une confusion aussi globale et à certaines mesures de contrôle jusque-là réservées aux dictatures ou aux pays en guerre, l’exaspération du public et la politisation des mesures se comprennent bien.

 

Des controverses multiples et de diverses natures

Avant de discuter des actions spécifiques qui permettraient une gestion plus ordonnée de la réponse, il convient d’analyser l’entrave à l’établissement d’un plan d’action consensuel qu’ont provoquée les mille et une controverses surgies des informations qui ont circulé. Cette problématique, nouvelle par son intensité, est décrite comme une « infodémie », terme résultant de la contraction des mots « information » et « épidémie » qui décrit une propagation rapide et profonde d’informations à la fois précises et inexactes sur un sujet, et notamment une maladie. Car, au fur et à mesure que les faits, les rumeurs et les peurs se mélangent et se dispersent, il devient difficile d’obtenir des informations uniquement fiables sur un problème. Cinq principaux facteurs causaux ressortent à ce jour :

  • Un premier groupe de controverses est lié aux informations qui sont originellement fausses. Les erreurs, les mensonges, les tromperies – institutionnelles ou non – sont monnaie courante et existaient bien avant le COVID-19. Des procédés de contrôle existent pour s’en protéger. Cependant, l’envie de vouloir tout savoir tout de suite à propos de ce nouveau virus, désir exacerbé par l’hyper-connectivité et couplé à des intérêts de tout type, a battu en brèche plusieurs de ces procédés, soit de manière volontaire (par la désinformation[5]), soit par accident sous forme de mésinformation, et ceci même dans les bastions les plus sérieux de production d’informations techniques. Ainsi, à titre d’exemple, des revues scientifiques réputées se sont retrouvées malgré leurs procédures de vérification dans l’obligation de retirer des articles portant sur des sujets aussi polémiques que l’hydroxychloroquine[6]. Une situation similaire de production d’information a priori de haute crédibilité est venue d’un prix Nobel de médecine connu pour ses découvertes sur le sida : il affirmait en effet, sans suffisamment d’éléments pour le faire, que le COVID-19 était une fabrication de laboratoire, ce qui n’a pas manqué d’alimenter les discussions conspirationnistes[7]. Or, ces informations incorrectes sont d’autant plus toxiques que les algorithmes utilisés par les réseaux sociaux font que leurs utilisateurs sont principalement exposés aux informations qui confirment leurs croyances préexistantes, donnant ainsi encore plus de poids à leurs convictions même pour les faits les plus invraisemblables. Des efforts louables existent pour y faire face comme certains sites de vérifications et autres logiciels permettant de classer les sources selon leurs qualités, ou encore des mesures correctives institutionnelles[8] ou légales[9], mais leur impact reste très limité.

 

  • Un deuxième groupe de controverses provient des informations exactes mais sorties de leurs contextes. Ces données scientifiques deviennent alors seulement des chiffres prêtant le flanc aux interprétations attendues par un public qui espère désespérément connaître « LA » solution à ce virus meurtrier. Comme exemple de ce type de démarche, on peut citer le désormais célèbre documentaire Hold-up, tissu de contre-vérités qui est lui-même devenu viral grâce aux réseaux sociaux. Plusieurs journaux dont Le Monde[10] ont rapidement infirmé ses dires quant à une soi-disant histoire secrète de la pandémie mais, quoiqu’il en soit, le mal est déjà fait et les vérifications apportées mettent beaucoup de temps à se faire entendre. Il faut donc essayer d’intervenir avant qu’une mésinformation apparaisse. Ceci a par exemple été possible en coupant court à l’idée que le vaccin permettra de rapidement contrôler la pandémie. Des sources très différentes telles que des organismes internationaux, des virologues, des fondations privées finançant les vaccins ou encore les entreprises pharmaceutiques, ont toutes fait part de l’impossibilité d’obtenir immédiatement un vaccin au vu de la complexité de ses production, distribution et administration. Jusqu’à présent et malgré le brouhaha, le concept est généralement admis. Ceci changera probablement quand la compétition entre les entreprises pharmaceutiques, d’une part, et les pays producteurs, d’autre part, sera trop grande pour être cantonnée aux seuls éditoriaux. Assurer des discussions scientifiquement correctes en dehors de leur contexte requiert en effet une action sur le long terme, comme l’éducation du public à l’esprit critique ainsi que des journalistes et des scientifiques aux sciences de la communication.

 

  • Les controverses liées à la psychosociologie. Un important groupe de population confronté à différentes sources d’informations préférera des promesses d’un rebouteux à des déclarations basées sur des faits vérifiés. En Afghanistan par exemple, les autorités ont eu énormément de mal à convaincre la population qu’il n’existait toujours aucun traitement direct du virus et que la cure miracle vendue par un prétendu guérisseur était une fraude. Le laboratoire a confirmé que la concoction contenait de l’opium, de la papavérine, de la codéine, de la morphine et des herbes[11]. En outre, ces réactions donnent lieu à un défi encore plus complexe lorsqu’elles sont exploitées par des groupes d’intérêt. Bien sûr, des propositions sont faites pour détecter et prévenir ces manipulations mais elles restent encore à un niveau de code de bonnes pratiques applicable et sur une base volontaire comme, par exemple, Google, Facebook, Twitter ou plus récemment TikTok, qui ont signé le premier ensemble de normes d’autorégulation au monde pour lutter contre la désinformation[12].

 

  • Les opinions divergentes provenant de la répartition des responsabilités sectorielles. La santé publique connaît bien l’efficacité relative des mesures proposées du point de vue médical mais n’a pas l’expertise pour mesurer les répercussions propres à chaque secteur de la société. À l’inverse, les responsables syndicaux et les secteurs financiers sont mieux placés, par exemple, pour déterminer l’impact de certaines mesures sur l’emploi ou les valeurs boursières mais n’ont pas l’expertise nécessaire pour juger de l’évolution d’une épidémie au court du temps. Ces recommandations sectorielles prises isolément apparaissent fréquemment comme contradictoires car elles répondent à des objectifs différents. Aussi, le public devrait être informé des synthèses de ces discussions et de leur raison d’être par rapport à l’impact spécifique des recommandations proposées sur chaque segment de la société. La composition multisectorielle des commissions nationales COVID-19 devrait mieux résoudre cette difficulté en formant mieux ses membres à la communication du risque car il existe toujours un élément d’apprentissage mutuel au cours du temps. En essayant de garder les mêmes représentants sectoriels, la compréhension s’améliore progressivement et permet au groupe de se concentrer sur des mesures de contrôle stables et prédictibles.

 

  • Le cinquième groupe de controverses provient d’un déplacement du centre de gravité de l’autorité. L’autorité institutionnelle, voire la confiance dans les systèmes même démocratiques, se voit en effet de plus en plus critiquée. Face à cela, l’individu se considère comme le meilleur juge, allant jusqu’à se croire plus fort que le virus et refusant de changer son comportement pour protéger les autres. Ce repli sur soi peut s’apprécier de manière très évidente dans des pays comme le Brésil ou les États-Unis qui ne parviennent toujours pas à établir une politique nationale. De même, aucun grand mécanisme global n’a reçu l’aval nécessaire pour s’accorder au moins sur quelques grandes stratégies internationales. Le Conseil de sécurité des Nations unies, le G20, le G7 et autres instances de taille ont été activés très tardivement et n’ont pris aucune décision significative en ce sens. À ce sujet, plusieurs attaques contre l’OMS peuvent sans doute se justifier, mais vouloir saper l’existence d’une telle autorité neutre et globale sans proposer d’alternative maintient la pandémie à des niveaux catastrophiques. Seul un accord mondial pourrait en effet venir à bout ou, tout au moins, permettre une coexistence avec une maladie pouvant toucher tout le monde et dont la transmission repose sur les contacts entre les individus. Si ce n’est pour cette pandémie, ce sera pour une autre.

 

La multiplicité de facteurs générant des informations contradictoires ou conflictuelles, dont seulement certains sont mentionnés dans ce document, montre à quel point il est difficile d’assurer un accès de tous à une information vérace et rapidement disponible sans enfreindre les libertés individuelles, mais aussi de mieux diriger les énergies collectives vers une gestion efficace de la crise. Un problème mondial demande une solution globale et un financement important. Aussi, si le problème du COVID-19 est gigantesque, des solutions existent déjà mais sont encore très partielles. Il est donc fondamental d’évaluer les facteurs essentiels de cette infodémie et de déterminer les principes de base d’un mécanisme global visant à la prévenir et la traiter.

 

Comment améliorer la gestion de cette crise ?

En attendant que cette infodémie ne redescende à des niveaux plus acceptables, et cela prendra du temps, il existe dès aujourd’hui assez d’éléments pour rendre nettement plus efficace la gestion de cette crise COVID dont les effets secondaires – sociaux et économiques – deviennent aujourd’hui plus importants que l’impact direct du virus. Selon nous, la stratégie principale consiste à rendre la gestion plus prédictible. Pour cela, trois grands axes nous semblent primordiaux :

  • L’empathie. Une approche empathique de l’autorité a été un facteur primordial dans les pays démocratiques pour arriver à contrôler la transmission du virus. Le pilier de cette attitude repose sur l’authenticité qui permet de gagner la confiance. Au sein de la population, la confiance s’est fortement érodée parce que le public – particulièrement dans les démocraties – a cru que les mesures demandées par les autorités permettraient rapidement un certain retour à la normale. Certes, jamais la science n’a été capable d’acquérir autant de connaissances sur un nouveau virus en si peu de temps. Mais aussi grande que soit cette performance, les connaissances sont encore trop partielles même aujourd’hui pour permettre un véritable retour à la normale. Pour éviter ces quiproquos et éviter les faux espoirs, il conviendrait que les scientifiques, les journalistes et les politiques commencent systématiquement leurs interventions en prévenant le grand public du degré d’ignorance dans lequel les décisions sont prises. Cette humilité permettrait également d’éviter de relâcher trop vite des mesures tant que toutes les vérifications nécessaires n’ont pas permis d’assurer le « nouveau normal ». Pour la plus grande partie de la population, plus que les divers sacrifices liés au confinement, c’est l’apparente incohérence née du kaléidoscope d’informations de chacun qui est insupportable. Montrer en toute transparence la part de certitude et d’incertitude au cœur des différentes décisions prises permettrait, au moins aux personnes de bonne volonté, d’adhérer à ces choix qui engagent les existences de chacun.

 

  • Une approche « combo ». Quelle que soit l’épidémie, une seule mesure de protection ne permet pas de l’arrêter, tout comme la construction d’un mur de rétention sur seulement trois côtés d’un champ ne permettra jamais de le protéger d’une inondation. De même, une maladie continuera à se transmettre tant qu’il y restera une seule faille. Les gestes barrières, discutés en détails depuis des mois, présentent tous une efficacité mais, sans être appliqués en syntonie, ils ouvrent la porte à l’augmentation de cas de nouveau observés fin 2020. La bonne nouvelle est que l’inverse est également vrai. Avec les connaissances actuelles et les outils existants, plusieurs pays avec des systèmes politiques et administratifs très différents les uns des autres ont montré la possibilité de contrôler cette deuxième vague en combinant quatre grands types de mesures[13] qui peuvent être résumées par les interventions suivantes :
  1. limiter l’importation du virus. Une mesure de contrôle appliquée isolément n’a jamais empêché l’importation d’un virus. Cependant, cette mesure s’avère très utile si d’autres la complètent. Dans le cas d’îles, parfois de taille importante comme Taïwan ou la Nouvelle-Zélande, la mesure semble même être un facteur de succès très important. Cette frontière peut être celle d’un pays, d’une ville ou encore d’un campus universitaire.
  2. limiter le nombre de contacts. Sachant que ce virus ne sera arrêté que partiellement par la première barrière, il faut en ériger une deuxième en réduisant la possibilité qu’une personne non infectée se retrouve dans un endroit à haute possibilité de transmission du virus. Pour cela, la stratégie demande tout d’abord d’interdire les évènements à grande risque de transmission et de rester en contact avec un nombre limité de personnes et toujours les mêmes, ce qui est communément appelé « bulle de contact » ou « bulle sociale ». En effet, même si cela reste inexpliqué scientifiquement, il a été observé que seulement 10 à 20 % des personnes infectées sont responsables de 80 à 90 % des transmissions.
  3. réduire la contagiosité lors de rencontres. Malheureusement, les deux premières barrières ne réduisent encore que partiellement le risque de transmission. Au vu du grand nombre de personnes asymptomatiques, il faut limiter la possibilité d’infecter ou d’être infecté en évitant d’émettre par voie respiratoire : éviter de parler fort, crier, réduire le temps de contact à moins de dix minutes, porter un masque, être à l’extérieur autant que possible ou ventiler, etc. La plupart de ces gestes sont acceptables s’ils sont bien négociés avec la population comme des gestes de prévention et non comme des gestes de protection individuelle. En effet, le trauma psychologique que représente la succession d’autorisations et d’interdictions est bien plus grand que le maintien d’une mesure préventive raisonnable sur le moyen terme. L’exemple du port de la ceinture de sécurité en voiture illustre parfaitement cette situation puisque tout le monde la porte désormais même en roulant à 30 km/h pour se rendre au magasin le plus proche.
  4. si une personne est contaminée, il faut tracer ses contacts, les tester et les mettre en quarantaine. C’est aujourd’hui la mesure qui manque le plus souvent, surtout dans les démocraties. Laisser quelques personnes libres d’en infecter d’autres met tout le système en péril et « ridiculise » tous ceux qui ont fait des sacrifices pour respecter toutes les autres mesures. En montrant à la population les mécanismes qui peuvent protéger l’identité des personnes, cette mesure indispensable est applicable. Beaucoup de pays, même dans les sociétés les plus transparentes, n’ont pas encore de mécanismes indépendants installés (commissions composées de citoyens, de journalistes, d’informaticiens et de scientifiques) pouvant suffisamment rassurer les défenseurs de la vie privée.

 

  • Engager les autorités :
    1. Les comités multisectoriels doivent produire des recommandations de consensus multisectoriel, promouvant l’application d’un même type de mesures sur le moyen et le long terme pour l’ensemble de la population en respectant les quatre grandes mesures de contrôle ;
    2. Au niveau global, promouvoir le plus rapidement possible l’établissement d’un système multisectoriel. L’OMS, mais aussi des institutions économiques, sociales et de développement doivent en faire partie afin de garantir à la fois la réduction rapide de la transmission du virus et la préservation de la croissance économique.
    3. Ces mêmes principes de coordination et de vision intégrées multisectorielles ont permis de protéger des communautés locales riches ou pauvres dans les pays où ni la coordination globale ni la coordination nationale ne prévalent (par exemple : gouvernements locaux, organisations communautaires, campus universitaires ou encore entreprises).

 

Conclusions

Durant cette crise COVID-19, l’infodémie s’est donc révélée le frein le plus important à une gestion efficace de la réponse. Les discussions et controverses inutiles ont distrait et continuent de distraire aussi bien la population que les acteurs de la réponse par rapport aux gestes à adopter et aux décisions à prendre.

Le confinement est une mesure extrême de dernier recours, seulement justifiable pour permettre aux gouvernements d’installer une réponse organisée connue de tous. Or, ce n’est toujours pas le cas, même dans les pays ne manquant pas de ressources économiques et scientifiques.

Comme plusieurs pays l’ont démontré, une approche « combo » – qui consiste à appliquer de manière simultanée et interdépendante quatre grands types de mesures – arrive à mettre la pandémie sous contrôle. Les négociations de ces mesures doivent être des plus stables, et assouplies uniquement lorsque la certitude est acquise que la situation ne replongera plus dans un état de crise.

Les nouveaux vaccins contre le COVID-19, même en procurant une meilleure immunité que ceux qui ont été produits pour d’autres virus, ne seront jamais qu’une des mesures additionnelles à rajouter à la liste des gestes barrières. Penser que l’arrivée du vaccin permettrait d’éviter l’installation d’une véritable coordination globale est un leurre pour la pandémie d’aujourd’hui mais également pour celles de demain. Il est donc urgent d’éviter de répéter les erreurs du passé en assurant que cette coordination globale qui devra s’établir prévoie également des plans de prévention pour les prochaines menaces.

À l’heure actuelle, les mesures prises ne sauvent pas assez de vies et ne protègent pas assez l’économie malgré les efforts de ceux qui respectent les gestes barrières et les milliards de dollars investis. Aussi, en attendant que les mécanismes nationaux et internationaux se consolident, commençons par les éléments locaux moins complexes à mettre en place. La pandémie est la responsabilité de toutes et tous.

[1] https://www.urd.org/fr/projet/observatoire-covid-19/

[2] La première notification formelle des cas de pneumonie de Wuhan date de fin décembre 2019, et la déclaration officielle de pandémie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 11 mars 2020.

[3] https://blogs.imf.org/2020/05/20/tracking-the-9-trillion-global-fiscal-support-to-fight-covid-19/

[4] https://www.covidmoneytracker.org/

[5] Selon l’UNESCO, la désinformation sur le COVID-19 crée une confusion au niveau de la science médicale qui a un impact immédiat sur chaque personne dans le monde et sur toutes les sociétés. En cela, elle est plus toxique et plus meurtrière que la désinformation liée à d’autres sujets. C’est pour cette raison que nous employons ici le terme « désinfodémie » (https://en.unesco.org/sites/default/files/disinfodemic_deciphering_covid19_disinformation_fr.pdf).

[6] https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31324-6/fulltext

[7] https://science.thewire.in/the-sciences/luc-montagnier-coronavirus-wuhan-lab-pseudoscience/

[8] https://www.foreignaffairs.com/articles/united-states/2020-11-19/how-defeat-disinformation

[9] https://scroll.in/article/929863/countries-around-the-world-are-criminalising-fake-news-why-is-that-bad-news

[10] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/11/12/covid-19-les-contre-verites-de-hold-up-le-documentaire-a-succes-qui-pretend-devoiler-la-face-cachee-de-l-epidemie_6059526_4355770.html

[11] https://www.aljazeera.com/features/2020/9/3/the-afghan-herbalist-who-claims-to-have-a-cure-for-covid-19

[12] https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/tackling-online-disinformation

[13] https://tomaspueyo.medium.com/coronavirus-the-swiss-cheese-strategy-d6332b5939de

Pagination

p. 10-19