Le choix d’une approche multisectorielle, impliquant l’ensemble des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD), a été fait dès le départ. Ceci a impliqué une dynamique interministérielle du côté djiboutien qui s’est avérée très constructive : la majeure partie des services de l’État concernés a participé aux travaux, tant pour recevoir l’équipe et fournir l’information nécessaire que pour participer aux réflexions du Comité de Pilotage qui avait plus de participants à la fin qu’au démarrage, fait assez rare. Cette interdisciplinarité a aussi demandé aux acteurs de l’aide, notamment aux agences des Nations unies, ainsi qu’à ceux du secteur privé de s’engager dans les discussions et de faire ressortir des points importants à prendre en compte pour aller vers l’atteinte de l’ODD n°2 (éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable).

Tout ceci a été rendu possible mais aussi nécessaire via l’approche proposée par l’équipe du Groupe URD, et entériné dès la première réunion par le COPIL. Avec un contexte de forte aridité et l’ouverture vers le village mondial insufflé par le président de la République, l’atteinte de cet ODD n°2 à Djibouti devra nécessairement prendre des voies spécifiques et différentes de celles de grands pays agricoles. De par son fonctionnement de hub d’échanges pour la sous-région et les enjeux du développement du secteur tertiaire, notamment urbain, Djibouti devra sortir des schémas classiques de la sécurité alimentaire et aller vers une approche intégrée « sécurité économique – sécurité alimentaire – sécurité nutritionnelle ».

En termes d’apprentissage, la revue « Faim Zéro » a permis d’énoncer 3 grandes priorités :

  • Priorité 1 : l’emploi, qu’il soit urbain ou rural ; et qui permette à la fois la création de richesses et la protection des ressources du pays, dans un contexte où les effets du changement climatique sont tous les jours plus dévastateurs.
  • Priorité 2 : la croissance inclusive, qui rende Djibouti attractif pour les investisseurs et permette à l’État d’assurer ses rôles régaliens et de déployer les services de base pour ses populations, dans un esprit de justice sociale.
  • Priorité 3 : la stabilité. Havre de paix dans une sous-région turbulente, Djibouti a vécu ses heures tragiques dans le passé et voit combien les conflits chez ses voisins rendent illusoire l’atteinte des ODD en général, et notamment de l’ODD n°2. Via son implication dans l’IGAD4, à l’UA5 et même dans l’OIF6, Djibouti doit continuer de préserver la paix sociale et à ses frontières par son attitude ouverte et pacifique qui a attiré beaucoup d’acteurs de la communauté internationale et rend possible une large gamme de partenariats. Djibouti est aussi un croisement des grandes routes de l’exode rural national et de migrations sous-régional, ainsi qu’un lieu d’accueil de réfugiés. La tradition d’hospitalité de Djibouti, ancrée dans sa culture, ne se dément pas à un moment où d’autres contrées se transforment en forteresse. Mais ce positionnement de la République au cœur des grandes mobilités de la Corne de l’Afrique pèse sur ses ressources naturelles, ses bassins d’emploi et sa capacité à assurer des services publics pour tous. Il faudra trouver des solutions.

L’atteinte de l’ODD n°2 sera la résultante de nombreuses bonnes volontés, chacune s’ancrant dans des secteurs spécifiques contribuant à des ODD particuliers.

  1. Autorité intergouvernementale pour le développement
  2. Union africaine
  3. Organisation internationale de la Francophonie
  4. Autorité intergouvernementale pour le développement
  5. Union africaine
  6. Organisation internationale de la Francophonie