L’accès aux populations vulnérables du Nord Mali est une condition de l’existence d’un espace humanitaire sécurisé au sein duquel les acteurs peuvent déployer leur aide. Or, depuis l’année 2012 et la succession d’évènements violents qui a conduit au déploiement des forces militaires dans le Nord du pays, l’accès aux trois grandes régions du Septentrion (Gao, Kidal et Tombouctou) reste difficile. Entre les risques directs liés à la présence de groupes jihadistes sur le territoire, la cohabitation souvent complexe avec les forces militaires, un degré de collaboration parfois difficile à définir avec les autorités étatiques (qui restent à ce jour partie au conflit) ainsi qu’avec la MINUSMA (mission intégrée à composantes civiles et militaires) et des enjeux réels de développement, l’action humanitaire au Nord Mali est confrontée à un certain nombre de défis.

Dès lors, si des postures communes entre acteurs politiques, militaires, de développement et humanitaires semblent difficiles à forger, il s’agit néanmoins de réfléchir à des positions articulées. Aussi, conscients que les différentes actions simultanément menées pour la stabilisation et le relèvement du pays complexifient dans le même temps les modalités de « co-localisation » entre les acteurs, OCHA et le Groupe URD ont organisé un atelier de travail sur ces thématiques primordiales. Celui-ci a permis d’améliorer la connaissance des mandats de chacun, d’exprimer les craintes et les risques propres à un tel contexte, et de mettre en lumière 5 axes stratégiques majeurs pour l’amélioration de l’accès aux populations du Nord. Un groupe restreint s’est alors constitué à l’issue de cet atelier et a soumis à l’Équipe Humanitaire Pays (Nations Unies, ONG et le CICR en observateur) un plan d’action, fruit direct des recommandations formulées lors de l’atelier.

Cet exercice a permis d’améliorer la connaissance des mandats de chacun, d’exprimer les craintes et les risques propres à un tel contexte, et de mettre en lumière un certain nombre d’axes stratégiques majeurs pour l’amélioration de l’accès aux populations du Nord. Un groupe restreint s’est ensuite constitué pour soumettre à l’Équipe Humanitaire Pays un plan d’action qui opérationnalise ces recommandations.