Auteur(s)

Pierre Brunet

Les débats de cette édition ont d’une certaine manière prolongé ceux de l’an passé puisque nous avons choisi d’interroger à nouveau la question du sens de nos actions, non plus par rapport à la notion de qualité de l’aide, mais cette fois sous un angle beaucoup plus politique. En effet, après plus d’un demi-siècle d’existence sous sa forme « moderne », l’aide humanitaire est aujourd’hui confrontée à de multiples critiques qui se portent jusque sur les concepts de neutralité, d’impartialité et d’indépendance. La question de sa politisation est ainsi de plus en plus posée, notamment parce que diverses parties prenantes – en particulier du « Sud » – la voient désormais comme un secteur marchand comme un autre, au service d’intérêts nationaux et d’une idéologie ultra-libérale mondialisée.

Aussi, pour le dire autrement et avec les mots du réalisateur haïtien Raoul Peck (auteur d’un documentaire très critique sur l’aide internationale en Haïti après le séisme de 2010, Assistance mortelle, et ancien ministre de la Culture de son pays en 1996-97), ne serait-ce pas pour notre secteur la « fin de l’innocence politique » ? Une citation reprise à l’un des invités des UPH, Bertrand Bréqueville, également présent dans ce numéro d’Humanitaires en mouvement. De nombreux autres intervenants des diverses tables-rondes signent eux aussi un article dans ce 25e HEM : des représentants d’ONG françaises, un acteur haïtien et une représentante de la diaspora birmane en France. Sans oublier l’article d’une chargée de recherche du Groupe URD qui n’a pas encore… 30 ans !

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