L’« espace humanitaire » est un de ces concepts complexes et intangibles dont la définition est difficile, mais dont la protection est jugée cruciale par tous. L’expérience dans de nombreux contextes montre que toute atteinte à son intégrité – qu’elle résulte d’une incompréhension de la nature et des raisons de la présence des acteurs humanitaires, ou d’une stratégie spécifique des acteurs de la violence – entraîne une perte d’accès aux personnes ayant besoin d’aide et, au final, une aggravation des risques sécuritaires, tant pour les populations que pour les humanitaires.

L’Est du Tchad a toujours été affecté par des conflits liés à la gestion de l’eau, de la terre et des pâturages. Les histoires coloniales et post-coloniales ont apporté leurs lots de facteurs de stabilité comme de turbulence. L’environnement régional s’est aussi avéré d’un fort potentiel de déstabilisation. Les interactions entre les crises nationales et régionales ont induit à l’Est du Tchad des conséquences humanitaires dramatiques auxquelles la communauté internationale et les acteurs nationaux ont essayé de faire face. C’est autour des enjeux de survie des populations, des réponses des acteurs de l’aide et des difficultés que tous rencontrent que la réflexion sur l’espace humanitaire s’est articulée.

Ce travail a en outre permis d’analyser les changements ayant affectés l’espace humanitaire dans ce pays depuis 2005, les grands enjeux perçus sur le terrain, puis d’entamer une réflexion proactive.

Réalisé par

François Grünewald

Co-fondateur et Président honoraire

Olivia Collins

Chargé de recherche, évaluation, formation (2008-2011)