Auteur(s)

Pascal Revault

« Lorsqu’un ingénieur de l’aide humanitaire arrive dans un village, sa vision est d’assurer l’accès aux besoins, à l’image d’un forage profond pour trouver de l’eau ; celle des villageois et villageoises a été de protéger et d’accueillir les eaux de pluie en lien avec les bois alentours, comme d’accéder et de contribuer à leurs droits. »

Aruna et Bunker Roy, Barefoot College – entretien à Tilonia (Rajasthan), 10 septembre 2023

 


Le 24 août 2022, des organisations de la société civile ukrainienne ont publié une Lettre ouverte à l’intention des donneurs de l’aide internationale et des organisations non gouvernementales [ONG] qui veulent sincèrement aider l’Ukraine »1. Cette lettre, si elle provient d’une société civile directement engagée dans la guerre, a précédé ou suivi d’autres mouvements et interpellations de la société civile de pays européens ou africains (pour ne citer que ceux-là) dans un contexte de polycrise mondiale. Certains, comme Achille Mbembé2, y voient une expression de la décolonisation en cours, renforcée et révélée par la crise écologique planétaire qui nécessite de reconfigurer les relations internationales, en particulier entre la France et l’Afrique ; d’autres, comme Edgard Morin, « […] l’emprise d’une réflexion disjonctive et unilatérale incapable de lier les connaissances pour comprendre les réalités du monde » révélatrice d’une profonde crise de la pensée politique, au risque de sombrer dans une « société de la soumission »3.

 

Un appel à d’autres relations entre organisations internationales et locales

 

La Lettre ouverte de la société civile ukrainienne comporte quatre demandes dont la finalité (« veiller à ce que les sociétés civiles locales disposent en permanence des ressources et du pouvoir nécessaires pour répondre aux besoins à court et à long terme de nos communautés ») rappelle l’axe 2 du Grand Bargain de 20164davantage de moyens et de financements à l’intention des intervenants locaux et nationaux »). Or, plus de sept ans après cette initiative lancée lors du Sommet humanitaire mondial d’Istanbul, force est de constater que cette promesse n’a toujours pas été honorée tandis que, le plus souvent, un silence gêné a suivi la Lettre ouverte de la société civile ukrainienne, y compris au sein de la société civile humanitaire européenne. La première des quatre demandes est de drastiquement réduire la bureaucratie, parce que « les petites organisations ont besoin d’un financement flexible et sans restriction, fourni rapidement : nous pouvons démontrer notre légitimité d’autres manières, par nos actions sur le terrain et la validation de nos pairs, des réseaux auxquels nous appartenons et des communautés que nous servons »5. La seconde interpellation réclame que les acteurs de la société civile locale puissent décider de leurs priorités et de la manière dont ils souhaitent agir solidairement, citant la tribune d’Hugo Slim, pour mieux remplacer la neutralité par la solidarité6. Ce dernier souligne en effet que « la créativité de l’aide conduite localement ne doit pas être étouffée et marginalisée par les grands fauves des Nations unies, de la Croix-Rouge et des ONG »7. La troisième revendication interpelle les ONG internationales dans leur propension à élaborer des narratifs facilitant leur propre accès aux financements (« Cessez d’essayer de parler en notre nom et de contrôler les récits de manière à promouvoir vos propres intérêts institutionnels ! ») pour laisser la place à l’élaboration par les populations et sociétés civiles locales de leur propre récit et garantir l’accès à des fonds plus directs et durables. Enfin, la quatrième et dernière demande (« Arrêtez d’essayer de renforcer nos capacités ») renvoie les ONG internationales à la nécessité de renforcer leurs propres capacités en matière de connaissance des contextes locaux, de partenariats et de modalités d’intervention appropriées ; en particulier en s’appuyant sur les savoirs expérientiels et les savoir-faire locaux que maîtrisent les sociétés civiles locales.

Cet appel à transformer les relations partenariales a d’abord été entendu comme une remise en cause du principe de neutralité et il est significatif que les trois autres interpellations de la société civile ukrainienne n’aient entraîné que des bonnes intentions et recommandations assez vagues de la plupart des plateformes d’organisations de solidarité en Europe, comme VOICE et CONCORD, et aux Etats-Unis. S’il est légitime de s’interroger sur l’absence de traitement équitable des civils des différentes parties au conflit dans l’aide humanitaire, Rony Brauman rappelle à juste titre que le devoir de neutralité s’applique d’abord aux belligérants8 et qu’il s’agit d’abord ici de l’impartialité de l’accompagnement des civils par les intervenants humanitaires. En effet, s’allier avec une société civile locale pour mieux répondre à une crise humanitaire, est-ce rester neutre ? Et ce concept de neutralité ne devrait-il pas être mis de côté pour mieux valoriser celui d’impartialité, où chaque partenaire dans le respect de l’autre et de ses différences poursuit un but et une démarche commune ; y compris à travers des actions conjointes de plaidoyer engagé. L’un des articles de référence sur le site de VOICE en juin 20239 conclut ainsi que les ONG internationales pourraient adapter leurs interventions au contexte à travers la localisation de l’aide, en s’associant avec des organisations qui soutiennent civils et militaires, tout en investissant davantage dans le suivi des programmes, l’identification des risques et le contrôle de l’acheminement de l’aide vers la population civile. Pour autant, il n’est pas certain que cela corresponde aux demandes de la société civile ukrainienne ; bien au contraire, il faut s’interroger sur le fort risque de la poursuite d’un travail humanitaire inchangé, bardé de contraintes administratives supplémentaires pour toutes les organisations.

 

L’aide humanitaire internationale face à ses limites et ses contradictions

 

Il faut ici souligner la souffrance des personnels des ONG internationales sur le terrain pris en étau entre, d’une part, la volonté de co-construire des programmes fondés sur un partenariat qui se voudrait souvent réciproque et, de l’autre, les contraintes pour capter des appels à proposition et y répondre dans l’urgence en vue d’abonder le modèle économique en croissance des organisations humanitaires internationales, consolidant ainsi une position de surplomb, pourtant de moins en moins tenable. Si certains bailleurs, comme le Fonds mondial10, ont approfondi les « approches communautaires », il ne faut pas sous-estimer la finalité d’un transfert de capacités pour davantage de contrôle des fonds et donc un regroupement en ONG de tailles significatives, capables de répondre aux exigences des donateurs. Les frustrations que cela entraîne ne sont pas étrangères à la Lettre ouverte de la société civile ukrainienne, ou encore aux souhaits d’autres plateformes, formulés à la suite du Grand Bargain, à l’exemple de NEAR11. Ce « grand compromis » ou « grand marchandage » – traduction de Grand Bargain – est cohérent avec la terminologie usitée à travers la mobilisation des ressources humaines et des activités dans le domaine de la « due diligence » (vérifications nécessaires), l’évaluation et la gestion des risques, l’élaboration et la mise en place de guides de procédures (« guidelines » et autres « handbook »), la direction stratégique, etc., qui ne cessent de s’amplifier, car il faut toujours davantage d’outils de suivi et de gestion de programmes, au risque d’être dépassé dans la course au financement et à la visibilité institutionnelle. Cette course, que Bertrand Bréqueville12 caractérise comme un « humanitarisme néolibéral », se fait au détriment des espaces de discussion des orientations politiques de l’organisation, d’une éthique de la relation partenariale, et des choix de pratiques opérationnelles situées. Elle ne permet plus de penser la solidarité et produit une déconnexion entre un idéal de solidarité issu du mandat originel de l’organisation et une réalité de la production économique assumée pour une sécurité de l’entreprise. Si le message « sauver des vies » – présenté comme l’ultime boussole et finalité – permet d’entretenir le système sans le remettre en cause, voire renforce les dynamiques de pouvoirs existants13, il limite par une approche pragmatique revendiquée les prises de position qui pourraient davantage s’inscrire dans la défense des droits humains et l’anticolonialisme, les réponses au désastre climatique et écologique mondial, les transformations des relations de genre et, in fine, une nouvelle relation partenariale à construire aujourd’hui.

Il n’en reste pas moins que les demandes de mise en conformité et de maîtrise du risque sécuritaire des bailleurs de fonds auprès des ONG internationales sont de plus en plus pressantes. Ainsi, les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme reportées sur les ONG, en particulier en France, ont donné lieu à un recours devant le Conseil d’État dont l’avis rendu en février 202314 a mis à mal les exigences de l’Agence française de développement pour que les ONG trient les bénéficiaires finaux en amont de l’aide. Pour autant, le peu d’engouement de ces dernières pour une communication assumée et un plaidoyer qui pose les enjeux éthiques, voire pour certaines la satisfaction de pouvoir bénéficier d’exemptions humanitaires, ont considérablement limité la portée de cette action et révèlent la difficulté à travailler en collectifs ici et là-bas. Enfin, si nombre d’ONG humanitaires ont désormais plus de 50 % de leur financement consacré au domaine du développement, les contrôles qu’elles doivent assumer pour conserver leurs ressources, au-delà des risques non négligeables pour les équipes sur le terrain, jettent également un doute sur leur indépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds, voire décrédibilisent leurs volontés de partenariat.

Dans ce contexte, conserver sa capacité à agir n’impliquerait-il pas d’accroître davantage les financements pour répondre aux besoins croissants de l’aide, y compris à travers le financement des partenaires ? Les besoins humanitaires ne cessent effectivement d’augmenter depuis au moins 2015, et le Conseil de Sécurité des Nations unies a communiqué ce 14 septembre sur le montant nécessaire en 2023 pour venir en aide à plus de 249 millions de personnes : 55 milliards de dollars (en référence à l’Aperçu de la situation humanitaire mondiale à mi-année)15. L’absence de couverture de la majeure partie de ces montants aujourd’hui (entre 25 et 30 % suivant les estimations, essentiellement à travers les cinq bailleurs qui couvrent « classiquement » plus de 60 % de l’aide disponible : États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Japon, France) a débouché sur une déclaration pour mobiliser encore davantage le secteur privé et les réponses technologiques (satellites, drones, intelligence artificielle sont largement convoqués et font l’objet d’un consensus au sein des États qui s’expriment), tout en élargissant les pays contributeurs. À cette occasion, la représentante de l’Union européenne a rappelé que la logistique constitue plus de 60 % du volume des dépenses humanitaires d’urgence et seuls de rares pays ont souligné le pressant devoir pour le secteur privé de respecter les principes humanitaires : humanité, neutralité, impartialité et indépendance (par exemple, en n’étant pas directement impliqués dans la réponse humanitaire, au risque de conflits d’intérêts). Enfin, encore moins de pays ont évoqué l’intégration des populations locales dans la réponse humanitaire, mais sans en préciser le mécanisme, tandis qu’un seul État a appelé à repenser l’architecture humanitaire avec le CICR et l’ONU.

Lors des Universités de printemps de l’humanitaire (UPH) organisées par le Groupe URD début juin 2023, les interrogations sur le volume de l’aide humanitaire par rapport à la solidarité de long terme, mais aussi les réalisations toujours présentes et par trop déconsidérées des acteurs locaux, et enfin les conséquences d’une telle croissance y compris sur la planète ont fusé, nombreuses. La discussion portait sur une nécessaire transformation des relations partenariales au sein d’organisations humanitaires globalisées, aujourd’hui de moins en moins subversives et de plus en plus abondées, avec le constat suivant : il est demandé de toujours agir davantage et de moins penser la complexité, cette dernière étant encore souvent considérée comme une perte de temps devant l’urgence. Or, c’est bien ce modèle qu’il faut aujourd’hui reconsidérer. Faut-il par exemple toujours répondre à une crise ? Si l’ambition est de conserver une visibilité et un siège décisionnel au détriment d’une relation partenariale de terrain, alors il faut y réfléchir à deux fois. Il ne s’agit pas ici de minorer les besoins d’assistance, mais de souligner combien de réponses font la preuve d’une efficacité correctement documentée. Combien d’acteurs locaux sont déjà engagés dans la conduite des opérations avec des résultats tangibles et ne nécessitent pas d’intervention extérieure (ou éventuellement pourraient bénéficier d’un accompagnement à distance, par exemple pour la recherche de fonds ?) Combien de programmes aujourd’hui ne sont pas soutenables pour la planète et donc pour les générations à venir ? L’idée n’est pas d’opposer le « sauver des vies maintenant et ici » à un futur rendu invivable, mais bien de travailler sur les autres considérations que celles décrites comme « humanitaires au-delà de toute autre considération ». Cette dernière assertion délégitime les actions qui portent sur le respect des droits humains, des inégalités de genre et des situations de handicap pour ne citer que celles-là. D’ailleurs, les temporalités de l’urgence et du dialogue ne sont pas irréconciliables et constituent bien davantage un agencement optimal du présent et d’un futur soutenable. Comme le rappellent Bunker et Aruna Roy, initiateurs du Barefoot College, organisation indienne16, il existe au moins trois voies complémentaires et interdépendantes pour améliorer la situation des personnes en grande vulnérabilité, qu’il s’agisse de développement ou d’humanitaire : celle de l’action concrète en s’obligeant à considérer les processus de décision avec les communautés comme aussi essentiels et contributifs que les réponses techniques, celle du plaidoyer pour un changement sociétal au-delà d’une supposée neutralité, enfin celle de la recherche et surtout de l’apprentissage, réciproques. Dans un contexte d’urgences répétées (épisodes de sécheresse et prévalence de la malnutrition chronique), d’inégalités sociales et de grande pauvreté, la vision du Barefoot College a été de faciliter la mise en place d’une école inclusive avec un parlement des enfants et de former en premier lieu les femmes qui le souhaitent à l’électrification de leurs villages. Cela leur a permis non seulement d’être économiquement autonomes, mais aussi de réaliser leurs propres projets et de concourir aux programmes d’agroécologie et de lutte contre la malnutrition avec des aliments produits et préparés localement, ou encore d’améliorer l’accès aux soins, l’adduction d’eau, et de contribuer à la formation de femmes d’autres régions du monde (constituant ainsi un réseau solidaire). Ces femmes se sont en particulier efficacement mobilisées pour défendre les droits humains après des violences commises à l’encontre de jeunes filles au Rajasthan.

Aujourd’hui, la contribution des acteurs locaux fait déjà évoluer les modalités de réponse des ONG internationales : qu’il s’agisse de la société civile, des groupes informels et des communautés minorisées souvent oubliés, sachant que l’efficacité de leur réponse précoce aux crises est bien documentée17 ; ou qu’il s’agisse de l’État et de la volonté de ne pas subir une aide extérieure, à l’image de la réponse du Maroc à plusieurs gouvernements proposant leur aide après le séisme qui a touché le Sud du pays cet été. En outre, rappeler que plus de 90 % des salariés de terrain sont issus du pays ou de la région d’intervention de l’ONG n’enlève en rien le caractère multinational de ces entreprises puisque, in fine, les grandes orientations et le contrôle sont réalisés par leur siège, véritable centre des opérations.

Enfin, s’il faut saluer l’initiative du Core Humanitarian Standard (en français, la Norme humanitaire fondamentale)18 dans la prise en compte des droits humains à une vie digne (et non uniquement une vie sauvée) et de la participation des communautés locales à la réponse humanitaire, le risque que fait courir une telle standardisation n’est pas négligeable. Il pourrait en effet s’agir d’un minimum d’actions à réaliser sans transformation des relations partenariales, accompagnées des mots clés comme « localisation » et « participation des communautés » qui seront bien vite récupérés dans la liste à cocher pour les bailleurs, ou encore d’une batterie de nouveaux contrôles et éléments de suivi qui détermineront la possibilité ou non pour les ONG de bénéficier de fonds. En particulier, de quel droit les organisations issues des pays riches – et/ou intégrant des standards qu’elles contribuent à construire et entretenir – valideraient-elles les compétences techniques et contrôleraient-elles le caractère démocratique des organisations locales qu’elles accompagnent ? Il faudrait bien davantage construire une redevabilité croisée et enfin une véritable réciprocité, y compris dans les actions d’urgence. Car, pour qu’une véritable solidarité basée sur la réciprocité puisse s’établir entre les ONG internationales et les organisations locales, encore faudrait-il penser avec ces dernières les conditions de leur libération économique et rappeler simultanément que toutes s’engagent à maximiser leur redevabilité envers les populations concernées par leurs interventions.

 

Valoriser les questionnements et réparer les possibilités d’échanges au sein des organisations et entre elles

 

Entre un modèle économique promu comme réponse magique, sans tenir compte de l’impérieuse nécessité d’une intégration des défis écologiques comme le souligne Antonin Pottier19, et de nouveaux standards pour davantage d’inclusion de la question des droits humains sans explicitement modifier le cœur de l’approche partenariale, n’est-il pas impératif d’approfondir en premier lieu un pacte de refonte de la solidarité mondiale ? Certes, les enjeux économiques ne seraient pas oubliés, mais la complémentarité entre les acteurs et les moyens d’intervention – dans une perspective de « déglobalisation » – clarifierait les intentions de ses promoteurs. Cela donnerait l’opportunité d’agir sur la crise de confiance qui entrave la solidarité internationale et ses conséquences majeures, à commencer par le déficit d’accès aux populations, l’insécurité des travailleurs humanitaires, ou encore le défaut de qualité et de couverture des actions.

Dans le contexte mondial contemporain, il est urgent – pour éviter les scénarios du pire qu’évoquait Ricard Xavier Lanata20, « résilient jusqu’aux dents, la transition infinie, la guerre des mondes », et pour reconstruire un « habiter terrestre », – de commencer par réparer les possibilités d’échanges au sein des organisations et entre elles sur les scénarios du vivable ; donc d’ouvrir des espaces de discussion, de débat contradictoire en lieu et place d’un pragmatisme d’autorité dont les conséquences se font toujours plus sentir. C’était l’une des recommandations fortes des discussions aux dernières UPH du Groupe URD. En lieu et place d’un modèle qui devrait « passer à l’échelle », autre expression avatar de la course à la productivité, ne faudrait-il pas commencer par déconstruire les modalités actuelles d’intervention de l’aide internationale et non absorber au sein de nouveaux guides de procédures les thèmes du genre, de la décolonisation, de la localisation et du climat, comme autant d’items intégrés pour continuer le business as usual ?

Xavier Ricard Lanata nous invite à la prospective pour « [devenir] rêveurs rigoureux, rompus à l’exercice »21. Lors d’une précédente université du Groupe URD, en automne cette fois, nous avions échangé avec lui sur une hétérotopie de la coopération : construire ensemble pendant la traversée en navire, entre promoteurs des rives ainsi jointes, les prospectives et les projets à venir, les unes avec les autres. Il n’y aurait ainsi plus de centre et d’intervention pour les victimes, mais bien le dépassement de la tension entre local et global, le temps retrouvé de la préparation aux urgences et des réponses solidaires prenant en compte et acceptant la fragilité et la responsabilité partagées pour un habiter terre.

  1. “An open letter to international donors and NGOs who want to genuinely help Ukraine”, 24 August 2022 (https://globalfundcommunityfoundations.org/news/an-open-letter-to-international-donors-and-ngos-who-want-to-genuinely-help-ukraine/)
  2. Achille Mbembé, « Les nouvelles relations Afrique – France : relever ensemble les défis de demain », octobre 2021 » (https://www.vie-publique.fr/rapport/281834-nouvelles-relations-afrique-france-relever-ensemble-les-defis-de-demain).
  3. Edgar Morin, « La crise française doit être située dans la complexité d’une polycrise mondiale », Le Monde, 29 juillet 2023 (https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/28/edgar-morin-la-crise-francaise-doit-etre-situee-dans-la-complexite-d-une-polycrise-mondiale-et-dans-le-contexte-d-un-recul-des-democraties_6183657_3232.html).
  4. IASC, Engagements par axe de travail, 1er juillet 2017 (https://interagencystandingcommittee.org/grand-bargain/engagements-par-axe-de-travail).
  5. Op. cit.
  6. Hugo Slim, “Solidarity, Not Neutrality, Will Characterize Western Aid to Ukraine”, Ethics & International Affairs, 03 October 2022 (https://www.ethicsandinternationalaffairs.org/online-exclusives/solidarity-not-neutrality-will-characterize-western-aid-to-ukraine)
  7. Ibid.
  8. « On fait trop souvent reposer l’obligation de neutralité sur les intervenants humanitaires, des civils non armés, en oubliant que cette limitation de l’usage de la force armée doit s’imposer aux belligérants. » in Rony Brauman, « En Ukraine, comme ailleurs, le droit humanitaire reste impuissant à cadrer la guerre », Libération, 10 mars 2022 (https://www.liberation.fr/idees-et-debats/rony-brauman-en-ukraine-comme-ailleurs-le-droit-humanitaire-reste-impuissant-a-cadrer-la-guerre-20220310_EZ23Q4XE2RHUPNPPL3IL7HBFBA/)
  9. Hanna Miedviedieva (People In Need), “Neutrality in the humanitarian response in Ukraine”, VOICE, 29 June 2023 (https://voiceeu.org/publications/neutrality-in-the-humanitarian-response-in-ukraine-pin.pdf)
  10. « Renforcement des systèmes communautaires – Période d’allocation 2023-2025 », Notes d’information technique, Fonds mondial, 12 décembre 2022 (https://www.theglobalfund.org/media/6904/core_communitysystems_technicalbrief_fr.pdf)
  11. https://www.near.ngo/policy
  12. L’humanitaire sous l’emprise du néolibéralisme. Éditions Charles Léopold Mayer, 2021.
  13. Voir l’exemple de la difficile réponse des ONG internationales à l’interdiction du travail des femmes en Afghanistan par le gouvernement taliban le 24 décembre 2022. Très peu d’organisations ont en effet associé la défense de l’accès aux soins au respect du droit des femmes, au nom d’un pragmatisme permettant de continuer à sauver des vies.
  14. « Base de jurisprudence », Conseil d’État, 10 février 2023 (https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2023-02-10/461486)
  15. Nations unies, « Conseil de sécurité : le renforcement du partenariat public-privé, une option pour venir en aide à 249 millions de nécessiteux dans le monde », UN Press, 14 septembre 2023 (https://press.un.org/fr/2023/cs15410.doc.htm).
  16. https://www.barefootcollege.org/. Propos recueillis lors d’un entretien réalisé le 10 septembre 2023 à Tilonia.
  17. Consulter par exemple : « Survivor and community-led response. Practical experience and learning », Humanitarian Practice network, Number 84, May 2021 (https://odihpn.org/wp-content/uploads/2021/05/HPN_SCLR-Network-Paper_WEB.pdf).
  18. https://spherestandards.org/humanitarian-standards/core-humanitarian-standard/
  19. Concilier économie et écologie, Presses des Ponts, 2023.
  20. Demain la planète. Quatre scénarios de déglobalisation, Presses Universitaires de France, 2021.
  21. Ibid., p. 158-159.

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p. 62-71.