Le Népal fait partie des pays les plus exposés et vulnérables aux catastrophes naturelles dans le monde et a connu de nombreuses crises au cours des dernières années. Cette vulnérabilité est aussi structurelle, du fait de la mauvaise qualité des bâtiments, des infrastructures et services essentiels. Des approches et mécanismes de prévention et de gestion des risques y ont été mis en place et ont été analysés par le Groupe URD à plusieurs reprises. Cette analyse transversale sur la durée permet d’avoir une vision intéressante de ces évolutions à moyen terme.

Une étude réalisée en 2013 dans le cadre du Consortium INSPIRE pour la DG ECHO avait déjà permis d’étudier dans le détail l’approche opérationnelle DIPECHO. Pour rappel, celle-ci vise à permettre aux communautés et institutions locales de mieux se préparer aux catastrophes naturelles, d’en atténuer les effets et d’y réagir de manière adéquate, augmentant ainsi leur résilience et réduisant leur vulnérabilité. L’étude avait alors analysé comment améliorer cette approche et sa mise en œuvre.

Ce travail a notamment nourri une capitalisation sur le Népal, diffusée en 2014 via le rapport « La résilience : un enjeu crucial pour le Népal », résultat d’une série de missions réalisées dans ce pays depuis 1992. Au cours de ces missions, les changements affectant le pays ont été observés, les impacts des différents types de chocs (d’origine humaine ou liés à des événements naturels) analysés en détail, et les réponses nationales et internationales évaluées.

Un projet pour la Croix-Rouge britannique nous a ensuite permis d’orienter l’analyse sur les difficultés et spécificités de la gestion des risques en contexte urbain. À travers l’étude sur les risques dans la vallée de Katmandou en 2014, les défis et opportunités spécifiques de la préparation urbaine, notamment liés à l’engagement communautaire et l’action locale, ont été mis en lumière. La ville de Katmandou, ayant une forte densité de population, est en effet située sur une ligne de faille majeure qui la rend très vulnérable à un tremblement de terre intense.

Elle a d’ailleurs été très affectée par les séismes qui ont suivis en 2015, qui ont aussi touché les zones rurales à faible densité et que le Groupe URD a étudié dans le détail durant les quatre années qui ont suivi.

Un premier travail présente les enseignements tirés des forces et des faiblesses des interventions post-catastrophe durant les phases initiales de la gestion de crise et les difficultés rencontrées pour se relever de cette période. Ces apprentissages sont diffusés via le rapport « Nepal earthquake: a rapid review of the response  and a few lessons learnt » publié en janvier 2016.

Une autre évaluation a ensuite porté sur la contribution de Handicap International au projet de préparation aux tremblements de terre (Earthquake Preparedness Project (EPP) financé dans le cadre de DIPECHO ) et sur la manière dont cette ONG a contribué à la réponse au séisme de 2015 au Népal, avec un focus sur le secteur de la santé.

Une évaluation itérative a aussi été mise en place afin de suivre les difficultés de reconstruction post-séisme, et d’accompagner la Fondation de France et ses partenaires pour mettre en œuvre des projets de qualité. Ce processus a permis de suivre et d’accompagner les évolutions des projets à moyen terme. Les modalités de collaboration avec les acteurs humanitaires et de développement locaux, et plus globalement certains enjeux de la localisation de l’aide, ont donc été au cœur de ce processus de capitalisation, ainsi que les activités de relance économique, la reconstruction des habitations et l’appui psycho-social, dans les zones les plus sinistrées et difficiles d’accès.

Le rapport de capitalisation des efforts d’appui à la reconstruction soutenus par la Fondation de France est désormais partagé en ligne. Il s’accompagne d’une vidéo qui met tout ceci en image.

Ce travail a permis de tirer des enseignements utiles pour les ONG actuellement impliquées sur le terrain népalais, mais aussi pour les futures missions de la Fondation de France dans des contextes similaires. Il s’insère dans les nombreux travaux du Groupe URD en partenariat avec la FDF suite à des catastrophes naturelles, notamment après l’ouragan Mitch en Amérique centrale (1998-2000), le Tsunami d’Asie du Sud-est (2005-2006) ou encore le séisme en Haïti (2010).